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Fagooda
15 avril 2015

Les pieds dans le vide

Cela s'est déroulé lundi dernier, à Nîmes. C'est légèrement crispé que je m'approche enfin du petit aérodrome. On est en fin de matinée et je m'apprête à faire un saut en parachute pour la première fois de ma vie. Je fais la découverte de mon moniteur : Chris. C'est à lui que je vais confier ma vie. L'ambiance est détendue. Chris m'expose les gestes à adopter en plein ciel, les consignes de sécurité, puis on passe nos harnais. Je fais la découverte de l'avion et du pilote qui nous attendent. J'entre dedans avec appréhension (dans l'appareil, pas dans le pilote : vous avez certainement compris mais je préfère préciser...). Ce qui est sûr, c'est qu'on n'est pas au Ritz : il n'y a pas de siège à l'intérieur. Je m'assieds donc avec Chris à même le sol. Le pilote à l'avant s'active dès qu'on est à bord et on délaisse la terre ferme une minute plus tard. Déjà, le vol en lui-même est une épreuve. Si j'ai l'habitude de prendre l'avion, voler sur un tel appareil est comme faire un tour dans les montagnes russes... sans ceinture de sécurité. Après vingt minutes de vol, nous nous retrouvons enfin à une altitude de 3500 mètres. Chris sangle mon harnais au sien. J'ai soudain un moment de terreur : j'espère qu'il ne va pas se défaire lors de la chute. Chris me donne des lunettes. C'est assez serré, mais vu la vitesse à laquelle je vais avoir droit, il faut éviter de les perdre. Je sens monter la peur quand vient le moment de se lancer et que je me retrouve face au vide. Des pensées bizarres, comme si mon cerveau regardait ailleurs pour ne pas voir ce que je m'apprête à faire : mon cerveau doit trouver l'idée de sauter dans le vide un peu trop contre-nature à son goût. Puis je me laisse tomber (enfin, pour être exact : la sueur de mes mains fait en sorte que mes mains se détachent des bords de l'ouverture), et c'est parti pour 60 secondes de béatitude. Impossible de décrire une telle expérience. Ma bouche est gonflée par la vitesse. Je pourrais la fermer, évidemment, mais j'en suis incapable : je ne peux m'empêcher de rire. Toute peur a disparu (de toute façon, à ce stade-là, on ne peut plus faire grand-chose : on est bien obligé de lâcher prise, littéralement), c'est un pur moment de bonheur. Brusquement, le parachute s'ouvre. J'ai la sensation de m'élever, même si je sais qu'il s'agit d'une illusion. Le sifflement du vent durant la chute a disparu, remplacé par une paix magistrale. Le décor est beau au-delà des mots. Les pieds dans le vide, je savoure cette instant qui, lui aussi, sera hélas trop court. Un peu plus tard, on atterrit à l'aérodrome, presque à deux pas du hangar d'où nous sommes partis. Retrouver la terre ferme est une expérience assez troublante, les premiers instants : on a du mal à la voir de la même manière après l'avoir vue depuis les cieux et avoir flotté dans le vide. J'imagine que c'est ce qu'on dû ressentir Neil Armstrong en revenant sur Terre, lui aussi ! Et ça, c'est une expérience qui vaut à elle seule le détour. Si l’expérience vous tente, allez sur ce site qui vous proposera mon saut en parachute.

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Fagooda
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