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Fagooda
26 mai 2016

La réalité des migrants

Qu’on les appelle migrants, clandestins ou réfugiés, les chiffres apparaissent maintenant dans leur brutalité : l’Europe doit s’attendre à une vague migratoire sans précédent. Fabrice Leggeri, le patron de Frontex, dit que la crise n’a « pas encore atteint son paroxysme ». La Commission européenne le confirme : 3 millions de migrants sont attendus d’ici à 2017, après le million de cette année. Au-delà de 2017, la Commission espère un reflux. Personne n’y croit. Les crises qui détruisent la Syrie, la Libye, la Somalie, le Yémen, demain peut-être l’Algérie et d’autres pays, alimentent le réservoir de migrants. De l’est du Maghreb au Pakistan, près de dix millions de personnes sont en attente. Ce dossier devait être traité en priorité au sommet européen de Malte, ce 12 novembre. Après avoir beaucoup tergiversé, les deux “présidents” de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker (Commission) et Donald Tusk (Conseil européen), reviennent à la réalité : « La crise va durer des années. » On s’en doutait. Et après ? Certains ont déjà agi avec courage : la Hongrie a fermé sa frontière, la Pologne va le faire ; la Bavière, l’Autriche, la Slovénie aimeraient franchir le pas. D’autres le font sans le dire, comme l’Espagne et ses kilomètres de barbelés à Ceuta et Melilla. Soumise à cette pression migratoire non anticipée, prisonnière d’une idéologie devenue inopérante et de législations qui l’ont transformée en pompe aspirante de “la misère du monde”, l’Europe se retrouve coincée, sans stratégie de long terme. Elle hésite sur sa stratégie navale —faire ou pas la guerre aux passeurs ? —, sur le durcissement de ses lois — limiter ou pas le droit d’asile ? —, sur leur application — reconduire ou pas les déboutés ? Elle subit surtout le chantage de la Turquie qui accueille 2,1 millions de réfugiés. Pour accepter de les garder chez lui, le président Recep Tayyip Erdogan réclame à l’Union 3 milliards d’euros, l’exemption de visas, la promesse ferme d’adhésion de son pays, les mains libres face aux Kurdes. À Malte, les Vingt-Huit devaient décider comment s’y prendre pour protéger l’Union. Autrement, après la Hongrie et la Pologne, ce sera du chacun pour soi. Mais rien ne dit que l’Europe en serait pour autant moins protégée.

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